La pluie semble loin. La météo annonce une belle journée, nous décidons de la passer sur la Lagune de Naïla. Cet espace marin est une réserve ornithologique. Très étendue, elle sert de halte
aux oiseaux en partance pour les pays chauds. Bien équipés, le temps est encore frais, nous quittons le bivouac. Le plateau qui borde l’océan est parsemé de flaques d’eau. Ce n’est pas un mirage,
la sebkra, d’habitude luisante de sel, est aujourd’hui un lac. Un appel de phares, un geste de prudence nous incite à ralentir : il y a surement un problème dans les prochains
kilomètres !
Effectivement, gonflé par les orages, l’oued Agoutir qui alimente la lagune, se dirige droit vers la mer se moquant du goudron. Plusieurs véhicules
sont arrêtés et les conducteurs sondent l’épaisseur de la couche d’eau. En évitant les crevasses, lentement nous progressons vers l’autre rive. Il arrive parfois que la circulation soit
interrompue pendant quelques jours, rendant toutes communications entre le nord et le sud impossible. Cette route est la seule voie d’accès vers les pays sud sahariens. Aujourd’hui pas de soucis,
avec un minimum de précautions taxis, camions et voitures peuvent poursuivre leur périple.
(à suivre)