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4 avril 2007 3 04 /04 /avril /2007 17:34

 

 
Ce nom seul suffit à faire naître des images, des rêves ! TARFAYA , Cap Juby, autrement nommé le cap des sables.
Des bourdonnements de moteur emplissent nos oreilles, «  la ligne » serait-elle à nouveau utilisée ?
Comme chaque année un rallye fait revivre l'épopée de ces aventuriers de l'aéropostale. Les avions ont évolué mais ils empruntent la même voie et feront escale ici. Comme d'autres avant eux ils bivouaqueront sur l'aérodrome. Sur le sable, bercés par les grondements des flots océaniques, ils prendront quelques heures de repos avant de rejoindre Dakar.
L'arrivée par la route nécessite une décision mûrement réfléchi : 600 kilomètres au sud d'Agadir par la future transsaharienne qui de Tanger à Dakar pénètre le continent africain. Une avancée vers le désert, traversée de l'Atlas et plongée dans les grandes plaines caillouteuses d'où la vie végétale semble peu à peu disparaître. Quelques villes et villages jalonnent le parcours mais s'éloignent de plus en plus les uns des autres. TanTan, Akhefenir 100 kilomètres, avec de ci de là des douars, des stations services. Akhefenir, Tarfaya 100 kilomètres de paysages sauvages sur des falaises qui surplombent le rivage où les vagues déferlent sans cesse. Paradis des pêcheurs, les fonds sont généreux, on peut les apercevoir, canne à la main tentant leur chance, sujets au vertige s'abstenir ! Des cabanes leur servent d'habitation, le ravitaillement est assuré par le mareyeur.
Arrachée par les alizés, la poussière traverse la route et façonne les dunes qui peu à peu envahissent le paysage sans se soucier des voies d'accès ! 
L'aridité des lieux, en fait un néant de cailloux, c'est à peine si dans les interstices des rochers croissent des herbes jaunes. La route, que dis-je la piste qui fut un jour goudronnée, s'écarte pour se diriger vers le centre. Remplie de nids de poule, cassée, envahie de gravillons, elle nous conduit jusqu'aux premières maisons. Surprise, c'est ici une capitale de province. La rue principale bordée de boutiques, à peine entr'ouvertes pour se protéger des rafales qui sans accalmie soufflent et soulèvent des tourbillons de sable, nous conduit vers le port. Signes visibles de sa position administrative, la poste et autres bâtiments officiels, ravalés ou nouvellement construits, ils n'ont pas encore subis les attaques irrémédiables de l'ennemi. 
Les visages masqués par des chèches, les habitants se déplacent et s'engouffrent dans la pénombre de leurs habitations. Quelques rares téméraires assis à la terrasse d'un café sirotent leur thé à la menthe le regard perdu dans le vague. Ils palabrent et vous ignorent, vous ne faîtes pas partie de leur quotidien.
Des chèvres broutent les détritus abandonnés sur les bas-côtés. Des effluves malodorantes chatouillent les narines.
Electrifiée et raccordée au réseau de distribution d'eau depuis peu, nous sommes ici dans un autre monde, dans une autre époque. Des visages indifférents, quelquefois hostiles regardent les touristes qui ont osé s'aventurer dans leur cité
Que faire ici ? Rêver au Petit Prince, déplorer l'abandon, le dénuement des lieux et partir vers le sud vers des horizons plus hospitaliers ?
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commentaires

P
Plaisir de découvrir ton blog Nicole et d'y découvrir dans un premier temps de très belles photos du Maroc. Je poursuis ma lecture..<br /> Ptitamour
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P
bonsoir Nicole<br /> tres sympa ton blog les photos superbes<br /> bravo<br /> j'y reviendrais <br /> bisousssssssssss
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A
 <br /> bonjour Nicole , tu es passée sur mon blog , j'ai cherché le tien naturellement, et j'ai découvert ce fameux Cap Juby , que je ne connais pas , mais dont parle St Exupéry , <br /> j'aimerais bien faire la route de l'aéropostale <br /> merci à toi, je reviendrai <br /> agathe
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J
Nous sommes trop habitués aux pays dits civilisés!!! Dans des décors différents j' ai connu ces mêmes situations, ou on se demande que fait-on ici, au fin fond de rien...et pourtant il y a une vie, leur vie, et nous sommes admiratifs devant leur quotidien, admiratifs de voir leur manière et quelquefois leurs efforts pour survivre, admiratifs devant leurs paysages désertiques ou luxuriant parfois, admiratifs devant leur fatalisme...<br /> Je vais m' absenter quelques jours, je ne pourrai pas venir te rendre visite...sniff, je m' habitue très bien à ton blog...le mien restera ouvert.<br /> A bientôt et Joyeuses fêtes de Pâques.<br /> Jean-Claude
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