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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 18:23

 

Une économie  dépendante de la mer.

 

 

Depuis une vingtaine d'années, le port en est l'élément central. Construit par les espagnols en échange de droits de pêche, il se classe parmi les premiers ports sardiniers du pays, pourtant une fois encore, il nous faut oublier nos critères.

 Les jours de grosse mer on ne peut ni entrer, ni sortir : « la maison est belle, c'est la porte qui n'est pas adaptée ! » 

Combien de marins, ignorants, inconscients mais ayant un besoin vital de travailler, se sont fait surprendre à leur retour, et ont mis leur vie en danger.

                                                                                                                                                                                    AssisteAssister à l'arrivée des bateaux est un spectacle ...surprenant !

Notre appendice nasal est une fois de plus mis à rude épreuve : il lui faut assimiler, bon gré mal gré, le souvenir des déchargements antérieurs abandonnés sur le quai, qui se dessèchent lentement, y inclure les rejets des moteurs, rarement réglés aux normes anti pollution, et assumer une savante décoction avec le produit de la journée !

Tout cela donne « un jus » que n'apprécieraient guère nos « grands nez » parisiens, mais dans lequel pataugent sans gène, les travailleurs locaux !



Beurk... mais sur le carreau de la criée, les congres se tordent essayant de mordre tout ce qui passe à leur portée, les bars de cinq ou six kilos voisinent les daurades aux sourcils d'or, les saint-pierre présentent leur œil sacré, quelques requins et espadons s'abandonnent sur la glace. Les camions attendent le chargement pour rejoindre un aéroport et expédier la marchandise vers nos poissonneries européennes !

 

Les transactions vont bon train, les caisses changent de main, la dalle se vide en attendant le prochain arrivage.

Dehors c'est une véritable fourmilière. Ici on décharge un bateau : les paniers d'osiers volent de mains en mains, jusqu'à leur destination, des femmes tournent, vont, viennent, prêtes à récupérer celui que le maladroit aura échappé ! Rien n'est perdu, elles récupèreront la marchandise. Plus loin les barques s'approchent du quai et déposent la pêche du jour. Le tri est rapidement effectué : les gros poissons pour la criée, quelques pièces  pour le marché et le menu fretin est donné à ces femmes qui iront dans les villages négocier leur récolte.

Mais le spectacle est aussi sur le quai : entre les sardiniers, les pêcheurs s'en donnent à cœur joie !

 Les bateaux, lors du déchargement, ont vidé la cale et le liquide odorant a attiré chinchards et maquereaux.

 Nombreux sont ceux qui veulent les piéger. Assis sur le sol, indifférents aux immondices qui le maculent, ils lancent inlassablement leur fil dans l'eau. Point besoin d'une canne ! Une pelote de fil, un hameçon et des sardines sont suffisants, un moulinet pour l'élan, plouf ! L'attente n'est pas longue, le poisson est remonté rapidement, jeté sur le sol avec force afin de lui éviter une longue agonie !

Des miaulements plaintifs se font entendre, les chats pullulent, et réclament leur dîme !

S'ils ne sont pas satisfaits,  ils prendront eux-mêmes leur repas, fréquemment une bataille s'en suivra !

Quelques chiens errants essaient de participer mais ils sont rapidement éjectés, ici les chats sont rois !

Une sirène retentit, une nouvelle criée va avoir lieu pour écouler le nouvel arrivage.

                                                                                                                            

                                       Petit tour au marché

 

 

Dix- sept heures, le marché aux poissons bat son plein, revenus de leur sortie en mer, les pêcheurs viennent vendre le produit de leur journée de travail.

Dans la cour intérieure du marché, c'est la bousculade, les allées et venues de la foule encombrent la place.

Sur les étals, tables bancales ou simples planches sur caisses,  la marchandise est exposée, il faut attirer le client, qui a l'embarras du choix.

Le sol est jonché d'écailles, vestiges des jours précédents. l'animation est garantie !

La première sensation est olfactive !

Le poisson ça sent, les effluves s'exhalent et parfument l'air ambiant.

Les palabres vont bon train, discussions vives, contestations,

 -   Tu veux un sar, il est beau, 1kilo, regarde, il est frais !  

 Gardons les yeux bien ouverts, malgré les beaux discours, il peut très bien provenir du filet, posé, hier ou avant-hier et qui n'a pu être relevé qu'aujourd'hui, à cause du temps !

 Sur le sol, des murènes, peu appétissantes, brunes, maculées de taches jaunes, la bouche armée de dents pointues, peu d'amateurs pour ce poisson !

Ailleurs des rascasses roses, véritable pelote d'épingles, on ne sait par où les attraper !

Plus ou moins diversifiés selon les aléas de la pêche, les étalages représentent le travail de la journée.    

 Les miaulements des chats nous accompagnent, ils attendent et espèrent obtenir quelque aumône, ils nous frôlent les jambes avec insistance afin d'obtenir satisfaction.

Les mouches sont de la fête, elles survolent les étals, sont chassées, mais têtues, elles reviennent sans cesse...

Gardons l'esprit clair et notre objectivité pour choisir le mets du soir.

N'oublions pas de demander le prix, de comparer, de le discuter, de vérifier le poids, nous n'en serons que mieux considérés !

A peine avons-nous donné notre accord pour un achat que nous sommes assaillis :

-   Tu veux un plastique ?

Il nous est proposé un sachet pour mettre la bête. Les enfants en ont fait provision et attendent une pièce en échange !

  • - Je le prépare?

 Là, c'est la ruée, ils sont quatre ou cinq à se disputer le privilège de le nettoyer !

La concurrence est rude ! L'offre plus importante que la demande !

Une façon de gagner quelques sous en échange d'un service 

Sur un coin de table, ou bien sur une caisse, ils s'affairent, écaillent, vident, et vous ramènent votre bien.

 Plus loin, des femmes viennent, elles aussi, monnayer leur récolte. Elles ont profité des  marées basses pour aller à la cueillette des moules et des coquillages. Elles les ont décoquillés, séchés au soleil et les présentent sur une natte. Enroulées dans leurs voiles aux couleurs vives, elles sont souvent accompagnées de leurs enfants. Dépenaillés, sales, ils attendent le bon vouloir du client.

Pas besoin de musique d'ambiance, le dépaysement est garanti.

Un vieillard enturbanné dans un chèche blanc, propose des bouquets de menthe, à ses pieds, des pots de miel et des flacons d'huile d'argan, le tout dans des récipients de récupération.

Là, ce sont des brassées de coriandre et autres plantes, dont l'arôme vient chatouiller nos narines !

 Tout autour les boutiques, légumes, olives, épices, et les réchauds en terre pour cuire le tajine.

Mélange d'odeurs, de couleurs, de bruits divers, régal pour les yeux !

 Le boucher a ouvert son commerce, les mouches bourdonnent tout autour !

Les bêtes pendent à leur clou, aujourd'hui c'est le jour du mouton, on ne trouvera pas de bœuf. Pour avertir les clients, les pattes des animaux sont sur le comptoir. Un hachoir, un billot de bois, un coutelas, l'homme est prêt à vous découper un morceau de viande.

 Pas de bas morceaux, pas de premier choix, on prend le morceau qui se présente et qui sera parfait pour le tajine ou le couscous. La viande y est bien cuite, les normes sanitaires sont en partie rétablies !

Partout la foule s'agite, s'embrasse, se congratule, l'européen, facilement reconnaissable, a droit à un accueil particulier.

  • - Bienvenue! Tu es française?





La majorité des marocains parlent quelques mots de français Ici, en raison du passé espagnol, il arrive que l'on ait des difficultés pour se faire comprendre, mais il y a toujours un passant qui se propose pour servir d'interprète.

Si vous utilisez quelques mots de marocain vous serez récompensé d'un beau sourire !

 Accueil, hospitalité, c'est ainsi que l'on attrape le virus du Maroc qui vous titille chaque année et vous incite à revenir !






                                                                                                                                                                 (à suivre)






 

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commentaires

J
J'ai retrouvé des sensationset des images identiques à celles que j'ai connues lorsque j'allais au port à Djibouti.Le virus dont tu parles, moi, je l'attribue au continent Afrique; quand on y a mis les pieds une fois, rien n'est plus jamais pareil....
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C
Tu vas sans nul doute transmettre le virus du Maroc  à tous tes lecteurs , tu racontes si bien  !bises chrystelyne
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N
<br /> C'est un virus dont on ne guérit pas! Nicole<br /> <br /> <br />
J
bravo Nicole, on s'y croirait, ça pue le poissons jusqu'ici ! bravo pour ce bel article, bonne semaine et bisous
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N
<br /> Et le poisson ça pue!!! Nicole<br /> <br /> <br />
F
belle présentation bien razconté de ce beau voyage, ça donne envie.... ton reportage est plein de couleurs... merciBisousFrançoise
Répondre
N
<br /> Il me tarde de repartir! Nicole<br /> <br /> <br />