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24 juin 2007 7 24 /06 /juin /2007 17:32
 
 
C’était il y a très longtemps,
bien avant que l'homme n’apparaisse sur terre.
En ce temps- là, les animaux s’étaient partagé le monde :
 prairies pour les herbivores, savane pour les carnassiers,
la forêt pour les singes et les oiseaux .
Les points d'eau étaient très enviés, les bagarres y étaient fréquentes.

Certains étaient solitaires, d’autres vivaient en meute, d’autres en familles
et, là-bas, au-delà de la forêt, il y avait le monstre.

Personne ne l'avait vu, mais tout le monde en parlait.
Il était au dire de chacun, effrayant,
 possédait une voix qui vous glaçait le sang.
La terreur régnait dans cette partie du monde !
Un jour cependant, une petite boule de poils, curieuse et inconsciente,
s'approcha de l'orée du bois.
 Un bébé lion avait faussé compagnie à ses parents ……
                                                                                                                             
 
 
Le lionceau regarde autour de lui: l'immensité des arbres
dont les feuilles se balançaient au rythme du vent pernicieux,
les cris des oiseaux sauvages, l'effraient,
il ne sait s'il doit rebrousser chemin
et retrouver sa famille
ou affronter le danger,
si danger il y a;
 mais cette angoisse ne dure pas longtemps,
 la peur, il ne connaît pas!
Avant de s'enfoncer dans les ténèbres de la futaie,
 le lionceau se retourne,
il a cru entendre un murmure...
 Haussant sa tête
où pointent les  premiers poils de sa crinière,
il s’avance.
 Il fait ce qui est interdit depuis des millénaires:
 Il entre au royaume tabou,
il franchit la limite
ne mesurant pas encore l'énormité de son geste.

- Il est fou! Chuchotent les singes.
Il faut aller le chercher !
Ce lion ne sait pas ce qui l'attend là-bas.
Un jeune se dirige
 vers la frontière,
un vieux l’arrête d'un coup de bâton sur le dos.
- Tu es encore plus fou que lui, gronda t il.
Que veux-tu faire?
Jouer aux héros?
- Mais, nous devons le sauver! réplique le petit.
- Ne parle pas si fort! Riposte l’ancien.
D'ailleurs, nous avons assez traîné dans les parages,
allons, rentrons chez nous avant de déclencher une nouvelle bagarre.
 Nous devons partir,
c’est ce que nous avons de mieux à faire!
Bien malgré lui, le jeune singe suit l’ aîné…
 
 
Territoires, limites, frontières, danger, monstre...
L’animal rage, depuis sa naissance,
les adultes sans cesse lui répètent ces mots.
On n'en dit pas plus: interdiction formelle de quitter
le groupe!
Lui, il veut rejoindre le curieux et le sauver !
Le sauver de quoi?
Personne n’a vu le maître du royaume !
Deux jours déjà...
Qu'est-il devenu?
Sa famille ne s'inquiète-t-elle pas?
Il se tasse sur lui-même, abattu...


 Le téméraire est affamé, épuisé : difficile de trouver une proie
quand on ne sait pas encore chasser.
Il ne connaît pas les lieux , il est loin de sa brousse…

Maman lionne ne viendra pas,
une antilope entre les dents pour satisfaire son appétit...
 Son cœur se serre, 
mais bien vite, il chasse cette idée:
 ses frères et sœurs se moquent sans cesse de lui,
on le prend pour un peureux,
un lâche toujours blotti entre les pattes maternelles...
Il en a eu marre de ces sarcasmes, il va leur prouver qu'il n'est pas craintif.
Est- ce mal d'aimer si fortement sa mère et de s’accrocher à elle
tout le temps?
Est-ce plus agréable d’être poussé dans la grande rivière ?
 Il se serait noyé si maman n'était pas intervenue pour le tirer de là...
Il leur prouverait qu'il pouvait être aussi fort que son père...
En attendant, il a faim. L'endroit est hostile.
Il n'a pas rencontré âme qui vive
 depuis qu'il s'est aventuré sous les branchages.
Depuis combien de temps se trouve-t-il là?
Il a perdu toute notion de temps: il fait toujours noir ici.
 Il n'aperçoit pas le soleil...
C'est le royaume de la nuit, disent les adultes.

"- Il ne faut jamais, jamais quitter la meute!
                                                                             Personne ne revient vivant du royaume de la nuit..."
                                                                                                  Le royaume de la nuit...
Il n'y a donc personne ici?

   Un hurlement s’élève des entrailles de la terre...
Le bruit enfle, se propage, s’approche…
Des profondeurs du bois,
s'envolent des hiboux, des chouettes et autres oiseaux rapaces...
C'est comme un roulement de tonnerre à l'heure de l'orage,
 même la montagne ne gronde pas de la sorte
quand elle se met en colère
et crache sa lave brûlante!
Le lionceau a peur, vraiment peur cette fois.
Il pleure, il appelle au secours,
immobile, incapable de faire le moindre pas, tétanisé par la frayeur.

Ce cri, tous les animaux l'ont entendu
 C’est la panique.
Le monstre s'est réveillé...
Tous: oiseaux, serpents, hyènes, guépards, lions, singes...
Tous se blottissent dans leurs refuges.
Il ne faut pas sortir tant que la terre tremble,
Tant que le silence n’est pas revenu.
 
Et malheur à celui qui se trouve sur le chemin du monstre.
Le petit singe, ne parvient pas à arrêter
 les tremblements de son corps,
- Qu’est devenu le lionceau ?
 
 Ses larmes coulent.
Ah, si seulement l’ancêtre l'avait laissé le rejoindre !
 Au péril de sa vie, il descend du baobab familial,
et détale comme une flèche vers la forêt...
 Sourd aux cris et appels des siens
 il poursuit sa course folle ...
 
 
 
A l'orée du bois, une lueur permet d'apercevoir
les animaux qui s'enfuient.
Le bruit effroyable, le bruit qui vous glace le sang continue.
Où est donc ce monstre ?
Où est donc le petit lion ?
Que peut-il faire pour le sauver ?

La lumière grandit, une odeur acre l'accompagne.
Et toujours ce grondement,
 ce cri du monstre qu'on ne voit jamais
 mais qu'on entend arriver !

 Le lionceau est paralysé.
Ses yeux piquent.
Le singe lui aussi se frotte les yeux.
L’ennemi possède une arme inconnue !
- Viens ! Suis-moi !
Pas de réponse,
Pétrifié, le félin regarde :
 Apparaît devant eux ... le maître des lieux,
la terreur des animaux, le seigneur,
celui dont on parle de génération en génération,
 régnant depuis des siècles.
                                                                                                                                               
 
 
Rouges, orangées, des formes bizarres lèchent le sol
et avancent lentement mais sûrement vers eux :
un être extraordinaire à mille bras !
Sur son passage les arbres s’effondrent,
 partout des craquements se font entendre,
tout disparaît !
Un dragon ? Mille dragons ?
Petit lion n’en croit pas ses yeux !
La chose change de forme en permanence !
 Elle enfle, s’allonge, pour atteindre ses proies !
Tout autour de lui comme un feu d’artifice,
des brindilles rougeoyantes volent
et de nouvelles flammes participent au festin !
Effrayé mais subjugué, curieux,
il ne peut détacher son regard de cet incroyable spectacle.
Vite il faut raconter à maman !
Cette idée le sauve !
Son sauveur le voit partir comme une fusée,
il essaie de le suivre.
Fatigué par les jours sans nourriture,
 petit lion ne peut courir longtemps,
 il s’arrête, suffisamment loin du danger !
Le singe le rejoint, s’assoit sur son arrière train, et lui dit :
nous avons vu le monstre !
 Nous avons gagné le monstre !
 Encore tremblant, d’une voix un peu hésitante , il répond :
- Jamais plus je ne quitterai Maman !
 
 
Lentement il revient vers sa famille,
raconte son aventure,
 ses frères le regardent comme un héros,
 Maman se fâche, un peu, elle a eu tellement peur !
Il promet de ne jamais recommencer,
mais toujours il gardera en lui cette vision du monstre,
 ce monstre INCENDIE qui
 détruit tout sur son passage !         
                                                                                                                                             
 
 
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15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 18:10
UNE PEUR BLEUE
 
 
 
 
 
Bleu horizon, bleu lavande, bleu marine, bleu turquoise, bleu ciel,
Bleu, bleu, bleu !
Combien d’images ?
Combien de souvenirs ?
Combien d’odeurs ?
Qui se souvient du bluet des champs, des campanules, des petits myosotis,
 « forget me not », ne m’oubliez pas !
Nostalgie, nostalgie, claque le linge aux reflets bleutés comme autrefois !
Dis maman pourquoi le ciel est bleu ?
C’est pour les oiseaux, pour qu’ils fassent des rêves bleus !
Et la mer, maman, les poissons dorment-ils eux aussi ?
Maman ! C’est toi qui rêves ? Tu me racontes ?
 
 
 
                                                                                                   
 
Un océan tout bleu, ne l’appelle t-on pas le grand bleu ?
Une plongée dans cette eau fraîche, un jour de vent chaud, un chergui qui brûle tout,
 quelques brasses et la descente vers le monde du silence.
Autre univers, autres lois, autres joies, autres rencontres !
Le long des parois rocheuses, une multitude de scintillements bleus électrique attire l’œil.
Que font-ils ? Un ballet de bienvenu ?
Sur le sable, couché contre un caillou, une vieille ! A quoi pense-t-elle ?
Une légère remontée et tout à coup, un nuage d’éperlans m’entourent.
Il y en a partout autour de moi ! Ils pincent l’élastique de mon fusil harpon,
 ils tâtent ma combinaison de néoprène ! Peu comestible !
Dans ce monde envoûtant, je mesure mon infériorité,
 je dois pour ma survie aller chercher l’air à la surface.
Les bulles d’air font fuir les moins hardis, juste des petits battements pour me maintenir
entre deux eaux et les yeux grands ouverts pour ne rien perdre du spectacle.
Un poulpe, recroquevillé dans une anfractuosité m’aperçoit. Il se fait tout petit
et prend la couleur de son repaire. Ne crains rien, je ne te veux aucun mal ! Le fusil,
c’est pour mon ego, pour me rassurer.
Je joue, m’approche : tu demeures immobile et … lâches un jet d’encre pour protéger ta fuite !
Quelques coups de palmes, me voilà dans un banc de balistes aux reflets turquoise, ils tournent,
 tournent, semblent s’encourager, non, non, je ne suis pas un plat gastronomique ! 
Au loin une masse noire, un rocher ?
Des cris, des appels, je dois rejoindre la côte pour me renseigner.
Je me hisse à l’air libre, me retourne… Oh ! Surprise ! Dans une gerbe d’écume,
un orque me salue !
Regrets, regrets….
Autre monde, autres rencontres ? La rencontre n’a pas eu lieu !
 
Dis Maman, les orques, sont-ils méchants ?
Non, personne ne se souvient d’une attaque de cet animal ! Ils préfèrent les raies électriques !
Mais ce jour là, je ne le savais pas !!!
 
                                                                       
      
                                          
 
 
 
 
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4 juin 2007 1 04 /06 /juin /2007 10:51

Si vous aimez les aventures de Saperli et de Popette

aidez-moi! Dites-moi où vous aimeriez les voir évoluer.

    Merci et bonne lecture  Nicole

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24 mai 2007 4 24 /05 /mai /2007 16:35

Petite vieille au visage ridé comme une pomme trop mure, ses longs cheveux blancs torsadés en un petit chignon, toujours habillée de noir, protégée par son « devantou » à la grande poche remplie de secrets, on l’appelait mémé Marie.
Tout le monde avait oublié son vrai prénom, celui qui était inscrit sur le livret, soigneusement rangé dans le tiroir de la table de nuit. Florenzia, née dans la deuxième moitié du 19° siècle, de l’autre côté des Pyrénées, province de Huesca.
L’Espagne, souvenir douloureux, repoussé au plus lointain de sa mémoire, qu’elle aurait souhaité enfoui à jamais.
C’était sans compter sur la curiosité de ses petits enfants. Le jeudi, quand l’école fermait ses portes pour le congé hebdomadaire, quand elle s’asseyait devant la maison, deux fillettes venaient s’accroupir près d’elle.
-          -          Dis, mémé, c’était comment là-bas ?
-          -          Et Isabelle ? Tu l’as vu la reine ?
-          -          Tu as connu la guerre ? Qui a gagné ?
Un silence s’installait, son regard balayait l’horizon où apparaissait, par temps clair, la chaîne pyrénéenne, frontière entre son passé et le présent. La tête entre ses mains elle réfléchissait.
Des odeurs venaient chatouiller ses narines, oliviers, pins maritimes, courses dans la garigue, son regard s’embuait….
     -     Vous savez les filles, mon père était joueur, il a tout perdu ! La propriété et même la robe de mariée de ma mère !
Plus d’argent à la maison, je fus placée très jeune pour gagner mon pain, c’est un temps que j’aimerai n’avoir jamais connu, les maîtres m’exploitaient, ils usaient de moi sans limite, il me fallait fuir !
Un jour, j’appris qu’un voisin, veuf, cherchait quelqu’un pour élever ses deux orphelins. Il possédait des arpents de terre, sur lesquels poussaient des oliviers. La construction d’un barrage avait isolé sa ferme la rendant peu rentable. Pour compléter ses revenus, il traversait la frontière et aller «  bûcheronner » dans les montagnes françaises.
Ma décision était prise, je partirai avec lui et oublierai ma terre natale qui ne m’avait apporté que des malheurs.
Après un séjour dans le Béarn, près de Lourdes, petit village qui ne connaissait pas encore la célébrité, nous nous sommes installés en Gironde, près d’ici au château de Malagar.
 Elle ne savait pas que le fils du «  Moussu » serait quelqu’un de célèbre, un auteur connu, François Mauriac !
  Désormais mari et femme nous avons reformé une famille. Quatre enfants, un garçon et trois filles, sont venus s’ajouter à la fratrie. La maladie, la guerre frapperont le foyer : les deux aînés iront défendre le pays d’accueil et ne reviendront pas. Joseph, le puîné, votre papa, trop jeune pour partir, deviendra le chef de la famille quand quelques années plus tard, « le père » mourra.
Les filles iront à Paris chercher du travail. Joseph demandera et obtiendra la nationalité française.
-          -          Et l’oncle Antoine, mémé, quand l’as-tu rencontré ?
-          -          Il travaillait avec nous au château, quand mon mari est mort, il s’est rapproché de moi et nous avons décidé de vivre ensemble.
-          -          Vous ne vous êtes jamais mariés ?
-          -          Jamais !
-          -          Tu n’as pas envie de revoir l’Espagne ?
-          -          Ah non ! Mon pays c’est la France ! Vos parents sont français, et vous aussi !
-          -          Pourtant, à l’école, on m’appelle l’espagnole.
-          -          C’est parce que tu es brune, tu ressembles à ton père !
-          -          Mais, c’est pas méchants les espagnols ?
-          -          Pourquoi dis-tu cela ?
-          -          Parce qu’ils ne sont pas gentils avec moi !
Mémé Marie ne comprenait pas, pourquoi rejetait-on ses petites filles ?
Elle n’écoutait pas la radio et ne se préoccupait plus de l’histoire de son ancien pays. Pouvait-elle savoir que, là-bas, la guerre civile faisait rage et que les réfugiés cherchaient asile en France ?
Les « rouges » faisaient peur dans les villages. Personne ne les avait vus, on racontait, on se méfiait. La peur de l’étranger revenait et on soupçonnait tous ceux qui étaient différents.
Encore trois années et un nouveau conflit éclate.
-          -          Les hommes sont fous ! clamait-elle.
Cette fois l’aïeule ne pouvait l’ignorer : loin du front, loin des batailles, mais Jean est parti.
            Les filles ont grandi, Marcelle est inquiète : Jean est son fiancé.
La vieille femme recueille les confidences. Les hostilités vont-elles endeuiller la famille ?
Non, le jeune homme reviendra après avoir été fait prisonnier quelques temps. Bientôt elle pourra bercer son arrière petit fils.
Le temps a passé, la paix revenue, la vie a repris son cours normal.
Les fillettes n’ont pas oublié les souvenirs de leur grand-mère. Devenues adultes, mères à leur tour, puis grand-mères, elles ont entrepris des recherches pour retrouver les lieux d’enfance de celle qui voulait tant les effacer de sa mémoire!
La péninsule ibérique est maintenant ouverte au tourisme. Les moyens modernes de communication permettent une fouille méthodique des registres d’état civil.
Un été, par une journée de canicule, après une longue marche à travers la pinède, une maison en ruines dans une clairière leur permet un peu de repos.
Hier soir, à l’auberge du village, les explications un peu confuses des consommateurs les ont conduits vers ces sentiers escarpés.  
Sans trop y croire, la visite commence.
Que cherchent-ils, les descendants de l’aïeule ?
Ils ne le savent pas, leurs études, leur enquête, les a menés ici mais les incertitudes sont grandes, les erreurs possibles.
Pourtant l’occupant des lieux, leur montre une plaque sur laquelle est gravé le nom qu’ils espéraient.
Moment d’émotion, de joie, de nombreuses photos fixeront ce moment qui marquera le retour aux sources.
Plus tard, les recherches poursuivies permettront de retrouver des membres de la famille qui sont restés au pays.
Mémé Marie, tu voulais oublier, et nous avons rétabli le lien entre les deux pays. Les temps ont changé, les frontières sont abolies.
  
 

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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 16:18

Il était une fois un oiseau. Oiseau de mer, il volait au-dessus des flots bouillonnants, se moquant des vagues qui se fracassaient sur les rochers.
Quand le soleil se couchait, quand la mer devenait rose, il se réfugiait dans une anfractuosité de la falaise. Personne ne pourrait l’y déloger, du moins le croyait-il !
Il eut fallu être alpiniste pour escalader l’abrupt et que viendrait-il faire sur cette côte sauvage ?
A l’aube, le volatile s’élançait vers l’horizon lointain mais jamais il n’avait pu l’atteindre. Quand la muraille, qui abritait son refuge n’était plus qu’une ombre dans la brume, il faisait demi-tour et se rapprochait du rivage.
Plongeant dans l’océan pour y pêcher sa pitance, il jouait avec le vent, montant et redescendant, profitant des courants. Jamais fatigué, il se croyait le maître de l’air !
 
 
 
Pourtant un jour, l’ennui
vînt : il lui fallait une compagne ! Jeune présomptueux qui croyait qu’un cri suffirait pour qu’accoure ou plutôt vole à sa rencontre, une femelle esseulée !
 
Il s’égosilla en vain et ses appels stridents n’eurent aucun effet. Il dut moduler, exécuter un ballet aérien pour tenter une compagne. Enfin quelqu’un s’approcha et l’accompagna jusqu’au logis. Mais la demeure ne convenait pas à la belle. Examinant chaque creux, chaque fente, la femelle choisit de se poser sur un caillou en surplomb servant de balcon à une petite grotte.
L’aménagement du lieu demanda une longue après midi mais au crépuscule le couple put se reposer dans une résidence à sa convenance. La suite aurait pu être bien banale : pondre les œufs, couver et élever une famille, mais un imprévu vînt troubler cette quiétude.
Un matin, alors que le soleil montait dans un ciel bleu sans nuage, un sanglot, un miaulement déchira le silence.
Dérangé dans la préparation du nid, le mâle plongea vers la sortie, la femelle se terra dans le coin le plus sombre.
Grâce à ses yeux perçants, il fouilla la paroi, inspectant chaque recoin. Il allait et venait, prêt à fondre sur l’intrus et à défendre bec et ongles sa propriété.
Ce n’était qu’un chaton accroché à une pierre sur le balcon voisin ! Jouant sur le sommet de la falaise, essayant maladroitement de poursuivre une alouette, il avait dévalé le flanc rocheux et apeuré il miaulait à perdre haleine.
Que faire ? A l’approche de l’oiseau l’angoisse de l’animal augmenta.
Ses griffes lui permettaient de remonter mais le vertige et la peur le paralysaient.
Que se passa t-il dans la tête des mouettes ?
Préoccupés par leur descendance, cette jeune vie leur apparut comme un heureux présage. D’un commun accord, ils décidèrent de nourrir l’orphelin en déposant près de lui des petits poissons.
 Le chaton reprit des forces, s’enhardit, et put enfin rejoindre le sommet et reprendre une vie plus normale.
Il y eut cette année là sur la falaise, deux belles nichées d’oisillons qui s’envolèrent vers la liberté dès que leurs ailes eurent assez de force !
Dans un village voisin, un gros matou, faisait le beau, fier et oublieux de sa mésaventure, il paradait pour montrer sa force et son courage ! Personne ne saurait pourquoi il miaulait, quand d’aventure, un goéland tournoyait au-dessus de la place du village !

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10 mai 2007 4 10 /05 /mai /2007 18:20
Il était une fois une petite graine ,
une petite graine toute ronde, toute verte,
 une petite graine somme toute bien ordinaire !
 Pas de quoi en faire une histoire,
 sauf que……
Cette graine était tombée sur une feuille…
 un grand coup de vent l’emporta loin d’ici,
dans le nid d’un oiseau !
 une petite graine dans le nid d’un oiseau , rien d’extraordinaire ?
 pas de quoi…. ,
 sauf que….
En s’agitant dans le nid , les oisillons firent tomber la graine
qui s’envola vers …
un panier de pique-nique posé là,
 par une famille venue passer la journée en forêt.
Une graine dans un panier,
rien d’extraordinaire,
 pas de quoi…….,
 sauf que……..
La graine, toute petite , toute ronde, toute verte,
atterrit, le soir, dans une valise,
en partance pour ….New York !!!
Après un voyage en avion,
dont elle ne vit pas grand chose,
sauf que….
Elle fut secouée, retournée, puis transportée
et enfin sa prison s’ouvrit .
 Elle se cacha dans un coin.
Toutes les petites graines aiment se cacher…..
Rien de bien ……
Le bagage fut agité par la fenêtre d’un gratte- ciel
et à nouveau le grand voyage !!!!
 
Extraordinaire, cette aventure !!
Peut-être bien qu’on pourrait en faire une histoire !!
 
Après avoir tournoyée dans le ciel Américain,
elle se posa dans un parc au milieu d’un jardin .
Là, elle prit le temps de germer,
 profitant des soins accordés aux fleurs !
 
Et voilà comment une petite graine,
 bien ordinaire, se fit une nouvelle vie en Amérique !
une vie bien ordinaire,
 pas de quoi en faire toute une histoire…..
bien que…..
 
 
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4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 18:45
Il était une fois, une goutte d’eau,
ronde comme une perle, qui se prélassait sur la ramée.
Le soleil la faisait briller de tous ses feux.
Elle était arrivée là, venant d’un petit cumulus, au cours d’une pluie fine.
A l’aube, elle glissait lentement sur le bord de la feuille,
craignant d’avoir le vertige.
Elle devait s’éloigner de la chaleur qui l’expédierait vers un autre nuage,
or elle voulait tenter la grande aventure !
On lui avait raconté qu’elle pouvait faire un très long voyage,
 à condition d’être patiente,
avant de revenir dans le ciel d’où elle retomberait
et pourrait recommencer indéfiniment ce périple !
Mais, si elle n’y prenait garde,
elle retournerait aussitôt d’où elle était venue !
Un papillon s’approcha, vite s’éloigner, ne pas lui servir de petit déjeuner !
se faire toute petite contre la tige, mais……
tout à coup : plouf !
Elle atterrit sur une primevère toute jaune.
Elle huma le parfum délicat, s’en imprégna.
La tête commençait à lui tourner et sans y prendre garde, elle roula sur la terre
du sous-bois.
Elle entendit comme un clapotis, tout près d’elle : des milliers d’autres gouttes
sautaient sur les cailloux.
Elle devait les rejoindre, ne pas rester seule dans ces lieux inconnus !
-Où allez-vous si joyeuses ? 
-Nous partons pour la grande aventure, veux-tu venir avec nous ?
Comment refuser une invitation si gentiment formulée ?
-Je viens !
D’autres gouttes esseulées se joignirent à elles.
Tout à coup, un grand trou noir !
On y va ! on y va ! crièrent les premières. Attention ! baissez les têtes, ouvrez
grand vos yeux !
Certaines se mirent à trembler et leur chant se fit plus doux. On aurait dit un train
fantôme, sillonnant sous terre, se frayant un passage entre les pierres. De temps
en temps, le convoi dérangeait quelques vers de terre ou autres insectes sous
terrains. Un petit lérot, qui avait creusé son terrier tout près,
 s’enfuit, ne voulant pas
être emporté par le convoi.
Il y avait des cris, des silences, des peurs et des inquiétudes,
mais beaucoup de
curiosité pour la suite .
Où tout cela allait-il les conduire ?
Une lueur apparut au loin :
-La sortie, j’aperçois la sortie, hurla le chef de train.
Un précipice les attendait
avant leur retour vers la lumière.
Floc ! Floc ! Floc! Firent-elles en tombant sur les cailloux.
Une source avait jailli,
 et un petit ruisseau se faufila entre les touffes
d’herbes,
 sous les branches des arbres et qui toujours descendait
emporté par le courant.
Soudain le paysage changea.
Des près fleuris bordaient le ru qui se
Tordait et serpentait pour pouvoir avancer.
D’autres rus les rejoignirent et une petite rivière se forma.
Petite goutte, complètement stupéfaite par ce voyage n’osait parler
de peur de perdre sa place.
Au-dessus d’elle, des barques naviguaient,
à côté d’elle, des poissons mangeaient ,
certains essayant de remonter à contre courant.
Sur la rive des enfants jouaient.
De loin en loin d’autres rivières les rejoignaient.
 A droite, à gauche, devant, derrière….de l’eau
 Inquiète petite goutte demanda :
-Où allons –nous ?
-Vers la mer,  ignorante !
Ne sais-tu pas que le grand océan nous attend ?
Elle n’osa plus rien demander, voyant que les autres se laissaient transporter,
elle fit de même.
et atteignit la mer !
Des grosses vagues la secouèrent, elle se retrouva sur le sable
et le soleil brûlant l’expédia vers un cumulus.
Ce voyage là était terminé,
mais elle reviendrait sur terre et recommencerait !
 Elle était prête pour la grande aventure !  
                                                                                                       Nicole
 
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2 mai 2007 3 02 /05 /mai /2007 20:21
    Une semaine en Toscane et me revoilà!
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18 avril 2007 3 18 /04 /avril /2007 18:30

Flamants en quête de nourriture dans une lagune du sud marocain

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16 avril 2007 1 16 /04 /avril /2007 17:01

 

 Je vais vous conter l'histoire d'une sorcière.

Peut-être l'avez-vous rencontrée ?

 

 

Elle vit au milieu des machines, des appareils ménagers et prend 

 

 

un malin plaisir à tripoter les commandes et les manettes de ces monstres.                                                                                         

C'est ainsi qu'un jour, dans une ferme, un homme et son épouse eurent une journée pour le moins difficile.

 Imaginez : un grand hangar rempli de tracteurs, de moissonneuses batteuses, de machines à vendanger, de faucheuses et autres engins bruyants !

 

 

 

 

 

La sorcière ne dédaignait pas la mécanique, qu’elle pratiquait à sa façon, non conventionnelle !

 

Au milieu des fils et des clés, elle évoluait, parfaitement à l’aise, une vraie reine !

 

Elle jouait du tournevis comme une artiste. Un fil rouge sur une prise verte, c’est beaucoup plus joli ! Le bleu s’accorde mieux avec du jaune !

 

Et si je branchais celui-ci avec celui-là pour changer un peu !

 

Imaginez le résultat ! 

 

 

 

Mais à quoi ressemblait donc cette sorcière pour agir sans se faire remarquer ?

 

Elle était dotée de pouvoirs puissants, et pouvait à volonté, se glisser dans n’importe quel outil !

 

Ce jour là, se sentant  particulièrement en forme, elle élit domicile dans une clé, et aussitôt  se met au travail !

 

Je visse, je dévisse, je revisse…

J’assemble, celui-ci avec celui-là ! Ce robot pourrait bien s’adapter sur ce bouton, quant à celui-là, à mon avis il serait plus utile si je le branchais sur cette prise !

 

Le travail terminé, elle se cache dans un coin de l’atelier et pique un somme.

 

Arrive le propriétaire, qui avait décidé, ce jour d’automne, de commencer les vendanges.

 

Il s’installe au volant et tourne la clé de contact.

 

Dring, dring, une sonnerie retentit, il recommence…dring, dring, à nouveau une sonnerie ! Un peu surpris, notre homme cherche son portable, point de téléphone, c’est bien la machine qui sonne !!!

 

Il veut alors actionner la commande des phares, un bruit de perceuse se fait entendre !

 

Il se gratte la tête, respire un grand coup, ferme les yeux, les ouvre et recommence la manœuvre…..

 

Même résultat !!

 

 

Ah ! S’écrie-t-il suis-je devenu fou ?

 

Sa femme vient assister aux préparatifs. Elle s’étonne de le voir assis par terre se frottant les yeux, paraissant très inquiet.

 

Que t-arrive-t-il ? Tu ne mets pas la machine en marche ?

 

Tu es malade ?

 

Reprenant ses esprits, notre homme se dit qu’ils ne peuvent avoir une crise de folie tous les deux ! Il va donc recommencer, on verra bien !

 

Mais, silencieusement, la sorcière a tout remis en place !

 

Un tour de clé : brrr, brrr, un ronflement se fait entendre, et la machine est prête, quelques vérifications, tout marche !

 

Il respire un grand coup : a-t-il rêvé ?

 

Surtout n’en parler à personne ! On le croirait fou !

Il part vers ses  vignes.

Midi approche, le repas ne sera pas prêt !

 

C’est à ce moment là qu’elle entend un ricanement…

 

Qui est là ? S’inquiète t-elle, que voulez-vous ?

 

Je suis la sorcière, je suis la sorcière ! Je fais ce que je veux, je branche, je débranche, je visse et je dévisse, je m’amuse comme une folle !

 

     - Dites-moi sorcière, n’auriez-vous pas faim ?

 

-         Mmm, Mmm, une bonne blanquette ! une tarte aux pommes !

 

-         Il faut m’aider, sorcière !

 

-         D’accord, je revisse, je rebranche, je coupe, je mixe!

 

-         La bonne odeur !!

 

 La sorcière se prend au jeu et cuisine avec ardeur !

 

Le repas est délicieux, une petite sieste est nécessaire avant de reprendre le travail !

 

Qui fera la vaisselle ?  

Aucun problème : ouvrir les robinets, claquer les portes, frotter, récurer, la  sorcière n’arrête plus ! Elle lave, elle range, la cuisine brille !

 

Que faire maintenant ?

 

Vendanger ?

 

Hop ! Sur la machine !

 

J’avance, je ramasse, je recule, je vide !

 

En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la récolte est rentrée !

 

Quelle joie de travailler, jamais notre sorcière n’a passé une aussi bonne journée !

 

La sieste terminée, les fermiers se frottent les yeux !

 

Qui a fait le travail ?

 

Ont-ils rêvé ?

 

Ils ne parleront de cette journée à personne, on les croirait fous !

 

                                                            Nicole

 

 

 

 

 

 

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