Agadir est notre prochaine étape mais nous l’atteindrons en deux jours pour faire connaissance avec le pays. Paysages divers : cultures maraichères, champ de blés moissonnés, puis après Marrakech traversée des derniers contreforts de l’Atlas, le toit du Maroc. La terre ocre, presque rouge est parsemée ça et là de bosquets d’arbres qui nous font penser aux oliviers. Ce sont en fait des arganiers. Ils sont, nous raconte maman l’espoir des femmes. Il faut aller voir la fabrication de l’huile tirée de ses fruits.
L'huile d'argan est en majorité fabriquée dans des "coopératives féminines d'huile d'argan".
Consultant ses notes, elle jubile : il y en a une dans la région ! Une visite s’impose ! Nous avons assisté à toutes les étapes de la préparation ! L'huile d'argan sert à la fois en alimentaire et en cosmétique. Maman fait provision de cet élixir qui promet de lui conserver sa beauté naturelle. Nous reprenons la route au bord de laquelle des étalages brinquebalants supportent des bidons de récupération, emplis de cette huile. Les enfants essaient d’arrêter les touristes pour vendre la production locale. Tout à coup un cri, un arrêt un peu brutal de papa !
Que se passe-t-il ?
Regardez !
Dans un arbre une grappe de chèvres se régale des fruits ou des feuilles de l’arganier ! Il y en a jusqu’au sommet et elles ne sont pas du tout affolées par les spectateurs !
Vite une photo ! Et un petit cadeau pour le berger !
Agadir nous surprend. C’est une ville européenne, nous nous étions déjà habitués aux échoppes, véritables capharnaüms et voici qu’un hypermarché est annoncé !
Il y a même un Mac Do m’écriai-je !
C’est l’occasion de renouveler nos provisions et de faire des achats pour la suite de l’aventure répond maman !
La visite du grand magasin nous laissa un sentiment mitigé. Aucune surprise, on pouvait se croire quelque part en France ou ailleurs. Un peu déçus, d’un commun accord, nous décidâmes de ne prendre que le superflu et d’attendre le lendemain pour s’offrir une matinée au souk.
Le camping international où nous avions programmé la soirée, nous replongea dans le réel du pays. Robinets cassés, sanitaires encombrés, poubelles débordantes de détritus, squattées par des chats affamés qui se disputent la nourriture, ce n’était pas très engageant ! Nous hésitons à faire les trente kilomètres qui nous séparent d’un lieu décent.
Considérant que notre véhicule nous assure une autonomie qui exclue le recours aux installations défectueuses nous nous installâmes dans un coin calme. Une promenade sur la plage, une séance baignade suivie d’une bronzette et d’une dégustation d’esquimaux achevèrent de rasséréner la famille.
Nous replonger dans la civilisation n’était pas si désagréable que ça !