Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 10:49

 

 Agadir est notre prochaine étape mais nous l’atteindrons en deux jours pour faire connaissance avec le pays. Paysages divers : cultures maraichères,  champ de blés moissonnés, puis après Marrakech traversée des derniers contreforts de  l’Atlas, le toit du Maroc.  La terre  ocre, presque rouge est  parsemée ça et là de bosquets d’arbres qui nous font penser aux oliviers. Ce sont en fait des arganiers. Ils sont, nous raconte maman l’espoir des femmes. Il faut aller voir la fabrication de l’huile tirée de ses fruits.

L'huile d'argan est en majorité fabriquée dans des "coopératives féminines d'huile d'argan".

Consultant ses notes, elle jubile : il y en a une dans la région ! Une visite s’impose ! Nous avons  assisté à toutes les étapes de la préparation ! L'huile d'argan sert à la fois en alimentaire et en cosmétique. Maman  fait provision de cet élixir qui promet de lui conserver sa beauté naturelle.  Nous reprenons la route au bord de laquelle des étalages brinquebalants supportent des bidons de récupération, emplis de cette huile. Les enfants essaient d’arrêter les touristes pour vendre la production locale.   Tout à coup un cri, un arrêt un peu brutal de papa !

Que se passe-t-il ?

Regardez !

Dans un arbre une grappe de chèvres se régale des fruits ou des feuilles de l’arganier ! Il y en a jusqu’au sommet et elles ne sont pas du tout affolées par les spectateurs ! 

Vite une photo ! Et un petit cadeau pour le berger !

 Agadir nous surprend. C’est une ville européenne, nous nous étions déjà habitués aux échoppes, véritables capharnaüms et voici qu’un hypermarché est annoncé !

  Il y a même un Mac Do m’écriai-je !

C’est l’occasion de renouveler nos provisions et de faire des achats pour la suite de l’aventure répond maman !

La visite du grand magasin nous laissa un sentiment mitigé. Aucune surprise, on pouvait se croire quelque part en France ou ailleurs. Un peu déçus, d’un commun accord, nous décidâmes de ne prendre que le superflu et d’attendre le lendemain pour s’offrir une matinée au souk.

Le camping international où nous avions programmé la soirée, nous replongea dans le réel du pays. Robinets cassés, sanitaires encombrés, poubelles débordantes de détritus, squattées par des chats affamés qui se disputent la nourriture, ce n’était pas très engageant ! Nous hésitons à faire les trente kilomètres qui nous séparent d’un lieu décent.

Considérant que notre véhicule nous assure une autonomie qui exclue le recours aux installations défectueuses nous nous installâmes dans un coin calme. Une promenade sur la plage, une séance baignade suivie d’une bronzette et d’une dégustation d’esquimaux achevèrent de rasséréner la famille.

Nous replonger dans la civilisation n’était pas si désagréable que ça !

Partager cet article
Repost0
10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 16:19

 

  Dans l’immédiat il est temps de rejoindre le bivouac prévu pour la nuit. C’est une des contraintes propre aux camping caristes, trouver un lieu propice pour stationner. Heureusement pour nous la préparation du voyage nous assure des étapes soigneusement choisies. Nous allons traverser le Rif pour rejoindre la côte Atlantique.

Les maisons ont des toitures en tôle ondulée et sont entourées de figuiers de barbarie. Les rifaines ont de curieux chapeaux de paille ornés de cordelières en laine très colorées. Maman et Bénédicte demandent un arrêt pour en acheter un. Sur le bord de la route des étalages de poteries, de souvenirs  et  légumes de saison attirent l’œil . L’arrêt provoque un attroupement. Un instant décontenancée la famille hésite à se montrer mais les figures sont avenantes et l’envie importante. Dans cette partie du pays, anciennement colonisée par les espagnols, la langue française est peu pratiquée et les palabres pour se faire comprendre ajoutent à l’étrangeté de la situation. Comme souvent ce sont les enfants qui sauvent la mise. Par gestes ils montrent les objets convoités. La grappe humaine qui s’est agglutinée autour d’eux s’écarte. Un homme s’avance et au milieu de la cohue leur demande :

  Français ? Bienvenue dans notre pays, que cherchez-vous ?

Impressionnée, maman désigne les couvres chefs. L’homme négocie le prix qu’il nous annonce. Fouillant dans sa bourse maman lui tend les quelques pièces demandées tandis que papa s’informe :

  Vous parlez bien le français, avez-vous vécu en France ?

Oui, plusieurs années, où allez-vous ?

Larache, nous y passerons la nuit.

C’est une belle ville, comptez-vous visiter les ruines romaines de Lixus ?

Peut-être au retour, nous descendons vers Agadir.

Agadir, la ville des touristes !

Nous irons plus au sud, peut-être Goulimine.

Bonne chance et bon voyage !

Nous rejoignons notre véhicule enchantés par la rencontre. Bénédicte s’extasie :

Vous avez vu, ils sont gentils ! Mais ils sont sales !

En fin d’après midi nous retrouvons  l’Océan. Les ruines de Lixus, évoquée précédemment, sur la rive droite du fleuve Loukkos,  précèdent  Larache, petite ville de pêcheurs, sur l’autre rive. La zone portuaire s’étale en contrebas de la cité sur une falaise, telle la proue d’un bateau face à l’océan.

L’aire d’accueil se situe à la sortie de la bourgade. Notre première nuit ne sera pas très silencieuse! Toute la nuit des marocains de retour au pays s’arrêtent pour prendre quelques moments de repos. Ils s’interpellent, les enfants jouent, les klaxons retentissent pour appeler les retardataires à l’heure du départ. 

Partager cet article
Repost0
6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 10:54

 Je ne sais si je saurais raconter l’atmosphère de ces lieux !  Des femmes chargées de lourds ballots, des cris, des gens qui courent… un homme en uniforme nous demande de nous ranger. Nos amis  viennent à notre secours et maman les suit pour accomplir les formalités.

Quelques heures plus tard, munis de nos sésames  nous nous séparons, ils partent sur la côte méditerranéenne et nous descendons vers l’atlantique. Le dépaysement commence aussitôt, la curiosité s’empare de nous et oubliant notre bonne éducation nous lorgnons sans cesse par les fenêtres en commentant  à voix haute. Papa et maman essaient sans succès de nous faire taire mais bientôt eux aussi se laissent aller. Tout est pour nous étrange, attelages divers, voitures d’une autre époque, troupeaux de chèvres sur les trottoirs…

Maman, regarde, un dromadaire! En effet très vite le touriste est sollicité pour une promenade sur « le vaisseau du désert »!

Un âne qui tire une carriole!

Il va falloir acheter du pain pour ce soir!

Et pour cela s’arrêter et quitter le refuge du véhicule et … trouver un bureau de change ! Nous l’avions « oublié » mais changer de pays implique changer de monnaie ! « L’expédition » nécessite une préparation. Papa restera dans le fourgon pour surveiller et nous irons tous les trois en ville faire les provisions. Lorraine, d’habitude impassible, s’agite et grogne dés que quelqu’un s’approche.

L’avenue à quatre voies longe la mer et des immeubles de construction récente la bordent. Comme sur la côte espagnole l’urbanisation est en pleine expansion et les touristes sont nombreux à apprécier les joies de la plage.

Papa, une ville! On s’arrête?

La curiosité nous dévore, allons-nous trouver les boutiques nécessaires ?

Maman nous prend par la main et nous partons pour notre expédition. Un établissement bancaire permet de nous munir des espèces nécessaires à nos achats.

Un marché nous attire. Les étals particulièrement riches en légumes et fruits sont un régal pour les yeux. Rapidement maman fait son choix et remplit le panier. Elle compte soigneusement les billets et les tend au vendeur qui la gratifie d’un : bienvenue chez nous, expression que nous entendrons souvent lors de toutes nos rencontres !

Sur une table des pains ronds et plats exhalent leur bonne odeur. On dirait des gâteaux !

1 dirham le pain !

Donnez-m’en quatre !

Voilà Madame, bonnes vacances !

Nous rejoignons papa,  impatients de lui raconter notre virée. En entendant notre récit enthousiaste, il regrette d’être resté dans le véhicule !

 Nous allons prendre un thé à la menthe, annonce –t-il !

 Lorraine assurera la garde du véhicule !

 Nous choisissons un bar avec terrasse  vue sur la Méditerranée et toute la famille s’installe. Bientôt le serveur apporte une théière fumante d’où s’échappe une bonne odeur de menthe. Devant nos yeux étonnés il verse le breuvage en levant  très haut le récipient pour  obtenir une mousse dans les verres. Nous l’accompagnons de la pâtisserie du pays : les cornes de gazelles.

 A l’horizon, si proches et si lointaines les côtes Espagnoles se diluent dans les brumes de chaleur.

Partager cet article
Repost0
1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 16:06

Nos rôles sont bien définis : Papa est le pilote, maman la navigatrice, responsable des cartes et des adresses de haltes, nous devons nous assurer que les placards sont bien fermés  et nous occuper de la chienne, mission de la plus haute importance et pas si facile que ça car Lorraine a l’humeur vagabonde et exploratrice !

Les parents  échangeront régulièrement leurs prérogatives afin de préserver la parité et éviter la fatigue.

La météo prévoyait une journée orageuse. Les sommets pyrénéens étaient auréolés de gros nuages noirs mais, sitôt franchi la frontière et la série de tunnels qui permet une traversée de la chaîne de montagne,  un ciel bleu  nous accueillit.  La traversée de l’Espagne fut accompagnée de tirades éducatives : maman raconta les peintres, Guernica et ses horreurs, Picasso, Dali. En Andalousie, en traversant les champs d’oliviers, nous fîmes la connaissance de Paco Ibanez et de l’histoire récente de ce pays soumis au franquisme. Puis l’air de Carmen résonna   dans la cellule. Les corridas s’invitèrent dans la discussion, sujet de polémique entre les parents. Il faisait chaud, très chaud, la climatisation, bien heureusement nous permettait un voyage confortable ! Lors des haltes sous un bosquet de pins parasols, l’odeur âcre des huileries se mêlaient à celle du goudron en fusion !

Deux jours plus tard, la Méditerranée s’étale à nos pieds, et nous ne résistons pas à un bain revigorant. Les débuts de l’aventure sont prometteurs et augurent favorablement de la suite. Nous nous  étions adaptés sans problème à notre vie itinérante, dans les campings, nous repérions de suite les installations utiles et les places disponibles. Le rocher de Gibraltar, gardien du Détroit qui sépare l’Europe de l’Afrique se dresse à l'horizon.  Demain  départ à l’aube, pour prendre le premier bateau : les billets, les passeports et autres documents vérifiés maintes et maintes fois sont rangés dans le sac de maman chargée de la partie administrative. Sur le parking où nous allons passer la nuit nous  faisons connaissance avec une famille française qui, spontanément  nous rassure et se propose de nous guider. Ils ont la désinvolture que procure l’habitude, c’est leur troisième voyage au Maghreb !       

 Une fois sur le territoire marocain nos routes se sépareront, nos circuits étant très différents. Avec leur aide, nous atteignons le Port où règne une activité intense. Une foule bruyante et colorée,  beaucoup de Marocains rentrent au pays pour les vacances, des véhicules surmontés de galeries chargées d’impressionnants échafaudages, des fourgons, des camions.  Après avoir tourné, viré, dans les dédales de la voie d’accès, nous prenons place dans la file en attente du bateau. L’embarquement, et le placement dans le garage, guidé par les responsables se passe dans un lourd silence ! Papa, inquiet pour le véhicule, nous sensibles à l’acte important de notre aventure !  C’est le point de non retour, nous allons changer de continent ! Bénédicte anxieuse, n’allait-elle pas être malade ?

Insatiable, le Ferry engloutit tout ce monde !

Quelques minutes plus tard sur le pont du bateau, nous assistons aux manœuvres de départ. Cette  traversée que nous appréhendions tant se passe sans encombre, les dauphins nous accompagnent et jouent dans le sillage du bateau. Cris de joie à chaque apparition, oubliée la peur,   déjà la côte marocaine apparaît,  le débarquement se prépare ! Nous suivons nos guides et arrivons jusqu’au Poste frontière.

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 17:01

 

Trois mois plus tard…

 

Livres et cahiers rangés, c’est l’heure des séparations devant le collège.

Salut ! A l’année prochaine !

Tu m’envoies des photos !

On s’appelle !

Tu pars quand ? Demanda Kevin, mon meilleur copain dans cette classe.

14 juillet, enfin c’est pas tout à fait fixé, à un ou deux jours près !

Combien de temps ?

Un mois !

Veinard, moi je reste à la maison, cette année pas de vacances, papa est au chômage. Enfin on ira sur le bassin.

Quand je serai de retour, tu viendras à la maison, on se baignera dans la piscine.

Les parents klaxonnaient, ils trouvaient les adieux assez longs et ne comprenaient pas que nous ayons tant de choses à nous dire après une année scolaire passée ensemble. Un sentiment bizarre nous envahissait, mélange de joie et de tristesse, envie de partir et de rester !

Je m’engouffrai dans la voiture de maman, rejoint par Bénédicte et cette fois c’était bien le début des congés !

Hourra ! M’écriai-je, ça y est, c’est fini !

La première semaine de liberté fut consacrée à la préparation du chargement : choix difficile sans cesse contesté et revu à la baisse par papa qui tenait un compte précis des kilos embarqués !

Enfin le grand jour arriva ! Un départ tôt le matin était programmé, nous avions décidé, Bénédicte et moi de dormir dans le véhicule pour nous habituer. La nuit fut courte, ponctuée de fou-rires, de bavardages et de disputes. Quand maman vînt nous réveiller pour le petit déjeuner, il nous fallut un long moment avant de réaliser qu’aujourd’hui commençait le début de l’aventure projetée depuis si longtemps !

Un dernier tour d’inspection, vérification de la check liste, tour de clé, en avant, c’est le départ !

Partager cet article
Repost0
25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 17:25

 

 

 

Huit mois plus tard….

 

 

L’année scolaire se déroulait et déjà on envisageait la suivante. Il y avait eu des bons et des mauvais moments !

Pendant l’hiver rigoureux, papa, un matin, s’était retrouvé dans le fossé à la suite d’une glissade dans un virage, les routes étant verglacées !

Plus de peur que de mal ! Mais la voiture cabossée, avait du être remplacée, l’occasion de suggérer l’achat d’un véhicule tout terrain. Certains de mes copains en possédaient un et j’aurai aimé leur annoncer que moi aussi……. Hélas ma suggestion n’avait pas été retenue.

Bénédicte se passionnait pour de nouvelles chanteuses, maman travaillait désormais pour une maison d’édition jeunesse, et moi je passais de longues heures devant mon PC , pour mes études mais aussi pour devenir expert en jeux vidéo !

Très souvent mes copains participaient à des matches. Nous formions une bande d’amis, garçons et filles, nos parents n’y voyaient rien à redire tant que les résultats scolaires n’en souffraient pas.

Maman avait pris ma suite sur les forums de discussions à propos du Maroc et notre périple était bien défini.

Les grands parents de retour d’Italie nous confiaient leur véhicule pendant le week-end pascal pour un test :

Trois jours en Provence.

La préparation fut rapide, seul le choix des couchages donna lieu à discussion : les adultes occuperaient le lit au dessus de la cabine, et nous devions nous partager les couchages de la dînette, côté route ou autre, l’affaire était importante et nécessita plusieurs essais !

A l’aube, nous partîmes, conscient de faire là un essai décisif pour l’été prochain. Les débuts hésitants de papa dans la conduite firent régner le silence. Au bout de peu de kilomètres, l’atmosphère se détendit et nous appréciâmes le confort et la commodité d’un tel voyage.

Première halte sur un parking au bord du canal du Midi, nous n’étions pas seuls, et pouvions admirer de nombreux modèles de ces véhicules très prisés !

Arènes de Nîmes, pont du Gard, la Camargue, les journées se succédèrent avec leurs lots de découvertes de sites extraordinaires.

J’avais reçu à Noël, un appareil photo numérique et je mitraillais sans arrêt, il fallait bien que je m’entraîne !

La visite du moulin de Daudet, me plut beaucoup : là, il écrivit « La chèvre de Monsieur Seguin ».

Bénédicte, très impressionnée, avait de la peine à le croire ! Elle jubilait en pensant au succès qu’elle aurait auprès de ses copines.

 

Quand nous retrouvâmes papi et mamie, nous étions enthousiastes et ne tarissions pas d’éloges sur leur camping car.

Vous êtes donc décidés pour cet été ?

Oui ! Oui !

C’est parfait, nous avons retenu nos billets et partons chez Patrice du vingt juillet au quatorze août !

Bravo ! Tu verras papi, tout se passera bien, dit Bénédicte sur un ton très ferme.

Cette fois pour nous c’est définitif, nous partons au Maroc, impossible de changer d’idées ! Décrétai-je

Partager cet article
Repost0
24 janvier 2015 6 24 /01 /janvier /2015 17:58

As-tu des nouvelles de Patrice ?

Patrice était le frère de maman, nous  le voyions rarement car, marié à une américaine, il ne traversait pas souvent l’Atlantique pour nous rendre visite. Maman était triste quand elle en parlait. Elle avait été proche de lui, et regrettait leur complicité. Un bébé né l’année dernière, retardait encore  leur visite.

Pourquoi n’allez-vous pas en Amérique, interrogea ma sœur ?

Papi a des angoisses à l’évocation d’un voyage en avion !

Et le bateau ?

C’est beaucoup trop long !

Nos grands parents avaient peur de quelque chose, ça c’était nouveau !

Moi je crois que je vais être malade en bateau, déclara Bénédicte et l’été prochain je serais courageuse ! Si vous alliez chez tonton pendant ce temps ?

C’est une bonne suggestion, nous y penserons !

 La tête pleine de projets, nous reprîmes la route de la Gironde.

La nuit fut peuplée de rêves lointains !

Les vacances ont une fin, les rayons des supermarchés se garnissaient d’articles scolaires, les préoccupations étaient autres, l’aventure était pour plus tard !

 

 

Partager cet article
Repost0
20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 10:16

Voyageurs, eux aussi, ils approuvent l’idée.

Nous avons souvent pensé y aller mais nous ne l’avons pas encore fait.

Quel pays avez-vous visités ? Demande Bénédicte soudain très intéressée par la géographie !

 Les pays nordiques : Norvège, Suède, Finlande, ceux d’Europe Centrale : Autriche, Hongrie, etc.

Jamais vers le Sud ?

Si, la Grèce et la Turquie..

Nous on veut aller au pays du Petit Prince !

Comment comptez-vous y aller ?

Grand silence, la décision n’est pas encore prise !

Papa explique :

Nous allons nous renseigner, chercher les possibilités de logement dans des bungalows, ou peut-être acheter une caravane.

Une caravane ! Nous n’étions pas au courant de cette éventualité.

Le camping car ? Vous n’y avez pas pensé ?

Si, mais trop cher à l’achat et la location est également onéreuse.

Peut-être y-a-t-il une autre solution . Qu’en penses-tu Mamou ?

Un regard de connivence entre eux deux, un sourire énigmatique sur les lèvres, ils ont, c’est sur une idée derrière la tête !

A table ! Se restaurer clarifie les idées!

Ils ont l’art d’entretenir le suspense !

A l’ombre du parasol, le déjeuner est une fête : ma grand-mère, bonne cuisinière,  a préparé les terrines de légumes, les salades composées, en choisissant les mets préférés de chacun.

Et vos parents, Gilles, que pensent-ils de vos envies d’évasion ?

Ils ont peur, clame ma sœur, ils ont dit qu’on aurait trop chaud, mais c’est pas vrai, on a cherché sur internet et on peut y aller !

Bien sur que vous pouvez y aller, vous ne serez pas les premiers !

Nous allons vous prêter notre véhicule, nous ne partons jamais en été !

La stupéfaction nous rend muet, puis, ma sœur, la première réagit :

Elle bat des mains et se précipite vers les grands parents pour leur faire un gros bisou !

Nous ne savons comment vous remercier, commence papa !

Oh ! C’est très simple, en faisant beaucoup de photos pour nous donner envie d’y partir l’hiver suivant !

  Je réagis immédiatement :

Tu achèteras un appareil photo numérique, on pourra faire autant de photos qu’on voudra !

On verra, on verra dit maman, pour l’instant, c’est la rentrée qui est proche, le départ n’est pas pour demain !

 Bains, jeux de ballon, nous occupèrent et plus tard nous reprîmes la direction de la maison.

La vue du véhicule de loisir, garé sous l’appentis, relança la discussion. Nos grands parents nous le firent visiter et les adultes échangèrent des considérations pratiques sur son utilisation tandis que déjà nous en prenions possession dans notre imagination.

Le coucher de soleil nous ramena vers la plage.

Partager cet article
Repost0
17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 16:20

Dans la voiture, papa était un peu mélancolique. Malgré leurs avis divergents  sur bien des sujets, une grande tendresse liait les membres de la tribu.  La nostalgie des grandes fêtes qui rassemblaient tous les membres de la famille assombrissait le retour.          

Quelques jours plus tard, autre visite familiale, nous allions chez  Papou et Mamou. Réveillés de très bonne heure, les serviettes de bain pliées dans le sac, nous étions fins prêts pour la sortie.

A quelle heure on part ? Demanda Bénédicte.

Bientôt ! Répondit papa en prenant ses clés !

La saison estivale finissait, les touristes moins nombreux, le trajet fut rapide et c’est avec joie  que nous arrivâmes chez eux.

Vous avez encore grandis ! Avez-vous mis les maillots de bain ?

Le pique nique est prêt, nous allons sur la plage nous discuterons là-bas !

Maman nous avons toute la journée, prenons le temps !

Regarde, les enfants ne tiennent plus en place, aidez moi, porte les glacières, les sacs, les nattes…

Tout le monde s’engagea sur le sentier  qui conduisait à travers la dune vers le rivage.

Vite, les  vêtements valsent sur le sable et une course poursuite nous entraîne vers l’océan.

L’endroit n’est pas dangereux, ici pas de baïnes, nous pouvons patauger sous l’œil attentif de papa. A son tour il entre dans l’eau et nous entraîne à sa suite sauter les vagues qui viennent s’écraser aux pieds des baigneurs.

Chaque fois c’est le même rituel, papa s’éloigne pour laisser maman en tête à tête avec ses parents. Quand elle a renoué le contact, pris connaissance des infos importantes, elle nous rejoint et nous nous retrouvons ensuite sur les serviettes pour des conversations d’actualité.

Bien évidemment nous n’attendons pas longtemps pour leur annoncer notre projet !  

Partager cet article
Repost0
14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 14:24

Elle déployait la nappe qui, délicatement brodée par une arrière grand-mère,  suscitait toujours l’admiration de maman, disposait les assiettes et distribuait les serviettes.

Belle Maman, pourquoi  n’utilisez-vous pas le papier, c’est tellement pratique.

Je n’aime pas, les armoires sont pleines de linge, il faut bien l’aérer de temps en temps !

Un silence accompagna la dégustation du gâteau.

Où as-tu trouvé les baies ?

Dans la haie qui longe la pièce « des quatre journaux », tu sais celle que tu n’aimes pas parce que les rangs sont trop longs !

On n’en voit jamais le bout avant la fin de la journée, mais vous n’avez pas effeuillé cette année ?

Si quelques pieds de chasselas, on ira voir tout à l’heure, peut-être y en aura t il de mûrs !

 Chaque fois  la conversation s’orientait vers les terres, les récoltes, et nous étions exclus de leurs souvenirs. Bénédicte ramena tout le monde vers son sujet de prédilection.

Il y a des raisins au Maroc ?

Oui ! Et même du bon vin ! Pourquoi cette question s’enquit  grand père.

Je commençais à raconter nos recherches, nos projets, ma sœur intervenant  pour rajouter des détails qui en fait embrouillaient tout.

Maman prit la parole et en quelques phrases les mit au courant de nos intentions.

Il n’y eut pas de tonnerres d’applaudissements  à la fin de son discours mais une moue dubitative, et même réprobatrice.

En été, aller au sud, vous êtes fous ! Vous allez être malades, et la sécurité, vous avez pensé à la situation internationale ?

Ne vous inquiétez pas, prévient papa d’un ton très calme, nous prendrons toutes les précautions et nous vous tiendrons au courant, avec le portable maintenant nous serons toujours à portée de voix !

Vous êtes grands, vous faîtes ce que vous voulez !

C’était la phrase qui clôturait les débats quand les divergences étaient si grandes que rien ne pouvait les aplanir.

Une promenade sur la propriété ramena la sérénité. Les vignes étaient belles, les raisins pendaient, les grains gros et juteux  gorgés de soleil  commençaient à prendre couleur. La vendange serait belle, la récolte abondante, promesse de cuves bien remplies ! Papi s’éloigna d’un pas alerte et revînt les mains derrière le dos cachant sa surprise : de belles grappes bien dorées, qu’il nous tendit avec fierté.

 Disséminées au milieu des cépages destinés à la fabrication du vin, des variétés  produisaient un fruit  sucré qui arrivait à maturité vers le quinze août. Nous aimions éclater les graines avec nos mâchoires et faire gicler le jus dans la bouche pour en apprécier la saveur.

De retour à la maison, assis sous la sapinette, donc nous ne comprenions pas le nom tant l’arbre était gigantesque,    protégés de la chaleur du soleil, les adultes conversaient. Bénédicte et moi étions chargés de cueillir les légumes au potager. Tomates, haricots verts, radis, s’étalaient dans une caisse, ils agrémenteraient les repas de la semaine.

Papi vînt nous rejoindre :

   -   Maintenant, l’arrosage !

La soirée nous réunit autour de la table familiale,  trop souvent désertée par les enfants et les petits enfants, et bien trop grande pour eux deux !

La comtoise sonna dix coups, l’heure des au revoir !

 

Partager cet article
Repost0